L'union fait la force

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Par Maria Lazarte
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Le Directeur général par intérim du Bureau des Nations Unies à Genève (ONUG), Michael Møller, et le Secrétaire général de l’ISO, Rob Steele, reconnaissent qu’en unissant nos forces, nous avons plus de poids. Dans cet entretien spécial, ils nous révèlent leurs inspirations, les plus grands enjeux du monde actuel et leur engagement sans faille à changer la donne.

Les organisations internationales sont des instances où se réunissent les pays pour résoudre ensemble des problèmes qu’ils ne peuvent régler individuellement. Leur raison d’être est donc la volonté de coopérer et de trouver des solutions. .

« Deux routes divergeaient dans un bois jaune », disait le poète américain Robert Frost. Qu’est-ce qui vous a incité à suivre la voie que vous avez choisie ?

Michael : Je voulais contribuer à créer un monde meilleur en pensant à ceux qui ont moins de chance que moi. J’ai d’abord travaillé pour les réfugiés, une première expérience qui a confirmé cette aspiration. Je suis resté à l’ONU car, dans une organisation internationale qui traite des plus grands enjeux mondiaux, il y a toujours la possibilité d’évoluer et de nouveaux projets à mener ! 

Rob : J’ai toujours été curieux de comprendre le monde dans lequel nous vivons et comment il fonctionne. La normalisation a piqué ma curiosité au bon moment, et j’ai vite réalisé que c’était un secteur où je pouvais changer les choses. Chaque jour, dans mes fonctions, je mesure la chance que j’ai de faire partie d’une organisation qui réunit des membres de 165 pays, pour influencer l’état du monde de manière pragmatique et positive.

Deux minutes pour convaincre…

Michael : Tous les jours sans exception, le travail que nous effectuons ici à Genève a une incidence sur la vie de personnes dans le monde entier. J’anime une initiative mondiale visant à mieux faire connaître le contenu, la pertinence et l’impact de nos activités. Il faut que les personnes saisissent mieux comment, ensemble, nous oeuvrons pour la paix, le respect des droits et le bien-être, et comment notre action influe de manière tangible sur leur propre vie.

Rob : Il est possible de réaliser de grandes choses lorsque le monde se met d’accord, et c’est toute la vocation de l’ISO. Nous réunissons des experts qui mettent en commun leurs connaissances, pour se mettre d’accord sur des solutions à des enjeux mondiaux. Notre objectif est d’être les meilleurs à créer des communautés ouvertes et connectées à l’échelon mondial, pour élaborer efficacement des normes universellement accessibles et fiables.

Comment tire-t-on parti de vos travaux ?

Michael : Je voudrais que le citoyen lambda, ainsi que les décideurs politiques et économiques, s’appuient sur ces travaux pour prendre des décisions plus éclairées – qu’il s’agisse de recommandations en matière de santé au niveau mondial concernant la vaccination des enfants, de la prise de conscience et du respect des droits fondamentaux de l’Homme, de la protection de l’environnement, de l’élection des dirigeants, de la définition des priorités politiques ou même, de la création d’un espace adéquat pour dialoguer et débattre sur des sujets clés. Si nous mesurons tous bien la valeur de ces travaux, nous pouvons mieux investir dans les organisations qui permettent de les établir.

Rob : J’aimerais que plus de personnes et plus d’organisations s’impliquent dans l’élaboration des normes ISO, dans leurs domaines de compétences. Je voudrais aussi encourager tout le monde à vérifier quelles normes ISO peuvent être utiles dans ses activités, pour ne pas perdre de temps à réinventer la roue.

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« Nous aimerions maintenant VOUS mobiliser pour le défi "économiser l’eau". »

Quels sont les plus grands enjeux pour le monde aujourd’hui ?

Michael : Je dirais le changement climatique. Si nous ne réglons pas ce problème, où vivrons-nous ?

Une autre question critique concerne la gestion de nos ressources mondiales. Par exemple, il ne suffit pas de donner accès à l’eau potable ou à l’alimentation à ceux qui en sont privés, nous devons également mettre en place des solutions durables. Nous devons trouver un juste équilibre – extraire certaines régions de la pauvreté pour les mettre sur la voie du développement, sans compromettre d’autres ressources dans ce processus.

Rob : Dans le monde qui est le nôtre, la seule constante est le changement, et il s’accélère sans cesse. Notre plus grand défi est de gérer les risques associés à ces changements, tout en saisissant les opportunités. Je suis d’accord avec les cinq risques majeurs mis en évidence par le Forum économique mondial dans son rapport Global Risks 2014 : les crises budgétaires dans des économies clés, le chômage et le sous-emploi structurellement élevés, les crises de l’eau, les grandes disparités de revenus, l’échec des efforts d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation. Au lieu de travailler séparément, les pouvoirs publics, les entreprises et les organisations internationales doivent faire front ensemble pour trouver des solutions à la fois holistiques, proactives et imaginatives.

Comment les organisations internationales comme les vôtres aident-elles à relever ces défis ?

Michael: Les Nations Unies sont en première ligne, sur tous les fronts, et répondent aux urgences par des activités d’aide humanitaire, de santé publique, de maintien de la paix et de protection des réfugiés – pour n’en citer que quelques-unes.

Aujourd’hui, nous réunissons également le monde pour trouver des solutions à bon nombre des problèmes de demain : le changement climatique, les armes létales autonomes – également appelées robots tueurs – ainsi que les questions urgentes de gouvernance comme les accords sur les droits supranationaux, les questions de confidentialité sur Internet, les enjeux mondiaux de santé, etc.

Plus spécifiquement, les Nations Unies à Genève sont un centre opérationnel clé qui travaille de manière concertée avec d’autres organisations internationales – y compris l’ISO – pour améliorer concrètement la vie des gens.

Rob : Nos normes représentent un consensus mondial sur la meilleure manière d’aborder un problème ou une question particulière, comme la réduction de notre impact environnemental et la facilitation du commerce mondial. L’ISO compte aujourd’hui des membres de 165 pays. Il est de notre responsabilité d’agir dès à présent, si nous ne voulons pas être pris au dépourvu face aux risques que fait peser le changement, et cela passe nécessairement par une approche pragmatique et pertinente.

Selon vous, à quoi ressemblerait le monde sans ces organisations ?

Michael : Il serait beaucoup plus chaotique qu’il ne l’est maintenant !

Rob : Les organisations internationales, qui observent les principes d’inclusion et d’ouverture, sont cruciales dans le monde actuel. Si l’ISO n’existait pas, les obstacles au commerce seraient beaucoup plus importants, car l’industrie serait confrontée à des réglementations nationales divergentes et il n’y aurait pas de lignes directrices quant aux procédures garantissant la sécurité des travailleurs et des consommateurs. Beaucoup de ressources seraient gaspillées à réinventer la roue et l’innovation serait très compliquée.

Qu’est-ce que #GenevaImpact ?

Michael : Il s’agit d’une initiative menée par l’ONUG pour sensibiliser le public à l’impact et à la pertinence, dans le monde, des organisations internationales dont le siège est à Genève.

Pourquoi est-il important que Genève demeure une plateforme pour les organisations internationales ?

Michael : La Genève internationale est devenue un véritable pôle de développement international, non seulement en raison de la présence des organisations, mais aussi de sa population. La ville abrite un tel vivier de talents et de compétences techniques qu’elle est devenue une plateforme de savoirs reconnue, qui joue un rôle décisif dans la vie des personnes dans le monde entier.

Le secteur de la santé en est l’illustration type. Tous les principaux acteurs mondiaux du secteur sont à Genève. De l’élaboration des politiques, à la recherche et la production de médicaments salvateurs, au financement et à la distribution des traitements, des moustiquaires et de l’assistance médicale, le travail et les synergies créées à Genève n’atteignent pas seulement les zones les plus déshéritées de la planète, mais elles sont également porteuses dans les pays riches. Il est indispensable d’entretenir cette plateforme opérationnelle pour qu’elle puisse continuer à servir le monde.

Rob : L’ONU a lancé une formidable initiative en organisant un forum où les responsables des institutions spécialisées des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève peuvent échanger sur leurs activités et profiter de l’effet de levier ainsi créé.

Avec plus de 160 organisations internationales présentes dans une seule ville, la communication et l’interaction sont facilitées. Nous devons exploiter pleinement cette opportunité pour déployer la complémentarité dans nos activités, afin de créer un monde meilleur.

La manière dont l’ISO collabore avec ses deux partenaires clés, la Commission électrotechnique internationale (IEC) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) en est un exemple concret. Ce partenariat tripartite permet de mettre en place un certain nombre d’initiatives et de manifestations de sensibilisation à la normalisation, et leurs dirigeants peuvent aisément se réunir sur place à tout moment, puisque les trois organisations sont à Genève.

Les médias sociaux peuvent-ils aider à changer le monde ?

Michael : Les médias sociaux représentent un potentiel énorme en tant que vecteur de communication et de changement. À mon sens, un nouveau paysage médiatique ne devrait pas tarder à voir le jour, à mesure que le public se familiarise avec l’utilisation de ces canaux de communication pour catalyser l’action et prendre part aux décisions mondiales. J’aimerais fédérer les populations autour des principes de paix, de respect des droits et du bien-être, en montrant le lien entre le travail que nous faisons à Genève et leur quotidien. Nous mettons en avant l’écho que rencontre #GenevaImpact sur les réseaux sociaux, et je serais curieux de découvrir comment cette initiative est perçue dans le monde entier.

Rob : Les médias sociaux ont le potentiel unique de mobiliser les personnes comme jamais auparavant, compte tenu des obstacles que représentaient la distance et le temps. Avec un accès à Internet, n’importe qui dans le monde peut tisser des contacts, se connecter et s’impliquer. Chacun d’entre nous est libre de mettre à profit les médias sociaux pour un changement positif. Nous avons le choix de nous cantonner à ce que nous maîtrisons déjà, ou de nous intéresser à ce que le monde peut nous offrir de nouveau pour remettre en cause les idées reçues et en imaginer de nouvelles. À l’ISO, les médias sociaux sont une formidable occasion pour nos membres de se connecter au monde, d’en connaître les attentes, et de rallier plus de personnes à notre cause.

Rob Steel, Secrétaire général, ISO

« Avant de venir à la normalisation, j’ai d’abord été comptable dans mon pays natal, la Nouvelle-Zélande. J’ai aussi d’autres passions moins effrayantes, comme la photographie, la cuisine et les voyages ! »
@ISOSecGen
Michael Møller, Directeur général par intérim, ONUG.
« On me connaît en général en tant que diplomate des Nations Unies, d’origine danoise. En réalité, je suis proche de plusieurs cultures : française, de par ma mère, polonaise, de par ma grandmère, et grecque pour avoir vécu de nombreuses années dans ce pays, qui est aussi ma deuxième maison en dehors de Genève. À côté de mon travail, je suis passionné d’art, et tout particulièrement d’art contemporain et de musique. »
@UNOG_DG


Maria Lazarte
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