Une industrie de l’alimentation animale mondialisée
Les usines d’aliments pour animaux se procurent des machines pour la production de ces aliments dans le monde entier afin d’entretenir, de modifier, d’agrandir ou de réorganiser leurs lignes de production. Or, en l’absence de toute Norme internationale harmonisée, les fabricants conçoivent individuellement ces machines selon leurs propres spécifications, alors que les producteurs d’aliments pour animaux se procurent chacun ces machines pour répondre à leurs propres besoins. L’absence de cohérence en matière d’exigences a considérablement entravé les échanges internationaux de ce type de machines, et la demande de Normes internationales pour coordonner les échanges transfrontaliers se fait de plus en plus pressante.
Mme Lujia Han, Présidente du nouvel ISO/TC 293 regrette l’absence d’harmonisation : « Lorsque les échanges internationaux dans un secteur donné atteignent un certain niveau, les Normes internationales deviennent indispensables pour coordonner les questions d’ordre technologique. Il existe pléthore de machines pour aliments destinés aux animaux et de composants spécifiques, et les technologies de transformation des aliments pour animaux font l’objet d’une terminologie abondante. Les désaccords entre les pays sur certains aspects terminologiques, et sur les symboles graphiques à appliquer pour les machines pour aliments destinés aux animaux et les technologies de production de ces aliments ont créé des obstacles au commerce international et à la communication technologique dans ce domaine. »
Principaux domaines de travail : la terminologie, la sécurité et l’hygiène
Les usines de production d’aliments pour animaux ont connu, dans le monde entier, un nombre incalculable d’accidents dus à l’absence de mesures de sécurité adéquates concernant les machines destinées à cette industrie, notamment au niveau de la conception de la sécurité et des protections, de la prévention des explosions de poussières, des systèmes électriques, et des exigences de sécurité applicables à la conception, l’installation et la fabrication d’équipements. À titre d’exemple, le phénomène des explosions de poussières dans ces usines est un problème mondial.
Concernant les machines destinées à la production d’aliments pour animaux, de nombreux facteurs peuvent altérer l’hygiène de ces aliments, l’environnement et le bien-être des exploitants. Il faut donc trouver des solutions concertées. La santé des êtres humains et des animaux, et la sécurité des personnes et des biens, font partie des priorités absolues de la normalisation, naturellement sous-tendue par une solide base terminologique.
Dans cette optique, trois groupes de travail ont été créés au sein de l’ISO/TC 293 pour traiter spécifiquement des questions de terminologie, de sécurité et d’hygiène.
L’ISO/TC 293 poursuit les objectifs suivants :
- Élaborer des Normes internationales relatives à la terminologie et aux symboles graphiques, à la sécurité, à l’hygiène et aux méthodes d’essai concernant les exigences techniques, ainsi qu’aux performances des équipements individuels et des chaînes de production d’aliments pour animaux susceptibles d’avoir un impact sur la qualité de ces aliments, l’efficacité de la production et la consommation énergétique
- Faciliter les échanges internationaux sur des questions d’ordre technique, promouvoir le commerce international, réduire au minimum les risques en matière de sécurité dans les processus de production des aliments pour animaux, ainsi que les risques inhérents à l’hygiène de ces aliments, aux questions sanitaires sur le lieu de travail et à la pollution de l’environnement
- Proposer les solutions les plus appropriées en matière de sécurité et d’hygiène concernant les machines pour les aliments destinés aux animaux
- Fournir la base technique pour l’évaluation de la conformité et une référence impartiale d’un point de vue technologique pour les commandes, les inspections de projets et l’homologation de chaînes de production complexes
Concernant l’avenir, Mme Han prévoit tout un ensemble d’effets bénéfiques pour ce secteur : « La réalisation de ces objectifs permettra de garantir la qualité des aliments pour les animaux, l’hygiène, la sécurité de la production et la protection de l’environnement, de créer un environnement sûr et hygiénique pour les exploitants, d’améliorer l’efficacité de l’ingénierie dans le domaine de l’alimentation des animaux, de réduire les coûts, de protéger les intérêts des fabricants comme des utilisateurs, de promouvoir les technologies de fabrication tout en répondant aux besoins des autorités en matière de réglementation dans ce secteur – et par conséquent, profitera grandement aux parties prenantes. »
Défis à venir
À terme, les travaux de l’ISO/TC 293 seront également centrés sur l’intelligence des chaînes de transformation d’aliments pour animaux et les réseaux de services une fois les processus agricoles modernisés.
Selon Mme Han, « le défi le plus difficile à relever sera d’attirer et de réunir les meilleurs experts au niveau mondial – le plus grand nombre possible – et d’obtenir le soutien des pouvoirs publics afin de rester en phase avec les dernières avancées technologiques dans le domaine des machines pour aliments destinés aux animaux et d’élaborer des Normes internationales qui offrent un soutien technique pour le commerce international tout en veillant à promouvoir les techniques utilisées par les fabricants et garantir aux utilisateurs des produits de bonne qualité ».
Faits et chiffres :
- Il existe plus de 30 000 fabriques d’aliments pour animaux à travers le monde
- Chaque année, plus de 100 pays et régions participent à l’importation et l’exportation de machines destinées à la production d’aliments pour animaux
- D’après les estimations, la population mondiale devrait atteindre 8,5 milliards d’êtres humains d’ici 2030, 9,7 milliards d’ici 2050 et plus de 11 milliards d’ici 2100
- Si la population mondiale atteint 9,1 milliards de personnes d’ici 2050, la production alimentaire mondiale devra augmenter de 70 %, et la production alimentaire dans les pays en développement devra doubler
Source: ONU, FAO