Espace : quand les femmes défient les lois de la gravité

En cette Journée internationale des jeunes filles dans les TIC, nous avons voulu souligner le rôle de l’accès à l’enseignement des STIM dans l’autonomisation de la prochaine génération de femmes.

Lu en quelques minutes
Par Roxanne Oclarino
Publié le
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Au XXIe siècle, quel que soit le domaine, les carrières scientifiques sont de plus en plus accessibles, et les filles et les jeunes femmes du monde entier semblent désormais promises à un bel avenir. À l’occasion de la Journée internationale des filles dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), nous nous intéressons de plus près au rôle de l’enseignement des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) pour permettre à la future génération de filles, partout dans le monde, d’aller décrocher la lune. 

Si nous voulons parvenir à l’égalité des sexes, il est indispensable défendre la cause des femmes pour qu’elles soient traitées sur un pied d’égalité. Or si nous n’œuvrons pas en ce sens dès à présent, un avenir durable pour toutes et tous restera hors de portée. L’histoire a montré combien les femmes ont laissé leur empreinte dans l’exploration de ce que l’univers a à offrir. Sandra Magnus est une pionnière de la conquête de l’espace, et les réalisations de cette illustre ancienne astronaute de la NASA continuent d’inciter la jeune génération à bâtir un avenir meilleur pour les femmes. 

Une femme en mission 

Comme nous toutes et tous lorsque nous n’étions encore que des enfants, Mme Magnus avait un rêve : « Je voulais voler dans l’espace, explorer, et voir la Terre depuis son orbite. Je voulais être à la pointe de ce que l’être humain pouvait réaliser. » Nourrie par son désir d’explorer l’espace, elle savait pertinemment que la clé résidait dans l’accès à l’éducation. Cette ancienne astronaute a ainsi étudié la physique et le génie électrique, avant de décrocher un doctorat en science et génie des matériaux grâce à une bourse du Centre de recherche Lewis de la NASA. Dès lors, plus rien ne pouvait l’arrêter. 

Mme Magnus, qui a rejoint le Corps des astronautes de la NASA à 31 ans, a participé à trois missions spatiales et séjourné plus de 150 jours dans l’espace – soit près de six mois de sa vie. Elle a également travaillé au siège de l’agence spatiale américaine, à la Direction des systèmes d’exploration, notamment en qualité de Chef adjointe du Bureau des astronautes, son dernier poste au sein de la NASA. 

Mme Magnus a quitté l’agence après avoir été nommée Directrice exécutive de l’American Institute of Aeronautics and Astronautics (AIAA), la plus grande société technique aérospatiale au monde. Récompensée par la NASA Space Flight Medal en 2002, 2009 et 2011, elle a également obtenu en 2009 la plus haute distinction décernée par l’agence, la NASA Distinguished Service Medal, avant de se voir remettre en 2012 la NASA Exceptional Service Medal en reconnaissance de ses nombreuses contributions aux programmes et initiatives de l’agence spatiale américaine. 

À ce jour, les femmes représentent à peine plus de 10 % des astronautes.

Mme Magnus revient pour nous sur la réalisation de son rêve et l’accomplissement de sa mission : « Je suis une personne très curieuse et voler dans l’espace était le moyen idéal d’exprimer cette partie de moi et de m’engager. L’idée s’est imposée d’elle-même : « Je vais essayer d’être astronaute ». J’ai donc essayé et j’ai réussi – fort heureusement. » 

Décrocher la lune 

Les récits de femmes aussi extraordinaires que Mme Magnus continue d’inciter d’autres femmes à poursuivre des carrières dans les domaines des STIM et leur donnent les moyens de se faire une place dans le monde du travail de demain. Si de grands progrès ont été accomplis, il existe encore de nombreux obstacles à une participation égale des femmes dans l’industrie spatiale, où elles restent minoritaires.  

À ce jour, elles représentent à peine plus de 10 % des astronautes. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), seul un travailleur de l’industrie spatiale sur cinq environ est une femme. En 2021, le nombre de femmes employées dans l’industrie spatiale internationale représentait jusqu’à 22 % de la main-d’œuvre, soit peu ou prou le même ratio qu’il y a 30 ans. Toutefois, des efforts récents montrent les progrès accomplis et la NASA s’est engagée à envoyer la première femme sur la Lune d’ici 2024.  

Space4Women, un projet du Bureau des affaires spatiales de l’ONU, se veut une passerelle vers l’espace, mettant les sciences et les technologies à la portée des femmes du monde entier. Selon les Nations Unies, pour atteindre les 17 Objectifs de développement durable (ODD), le monde doit s’assurer que les femmes et les filles bénéficient elles aussi des avantages de l’espace et jouent un rôle actif, sur un pied d’égalité, dans les sciences, les technologies, l’innovation et l’exploration spatiales.

L’aventure au tournant 

La promotion de l’égalité des sexes, non seulement dans l’espace mais bien à tous les niveaux, reste l’un des plus grands enjeux mondiaux de notre époque. L’ISO entend encourager une représentation égale des femmes dans la normalisation afin de renforcer leur participation à l’élaboration des Normes internationales. 

Il sera indispensable de rompre avec les stéréotypes professionnels pour accroître leur participation dans le secteur des STIM. Ainsi, une enquête menée récemment auprès des comités ISO met en lumière certaines avancées, en particulier pour les femmes âgées de 35 ans et moins. L’ISO promeut activement l’égalité des sexes à travers son Plan d’action pour l’égalité des sexes, qui vise à soutenir l’ODD 5 des Nations Unies afin de parvenir à cette égalité et d’autonomiser toutes les femmes et les filles. Ce n’est là qu’un exemple des nombreuses solutions qui contribuent à lever obstacles empêchant les femmes de ce secteur de participer sur un pied d’égalité.

La promotion de l’égalité des sexes reste l’un des plus grands enjeux mondiaux de notre époque.

Bien que nous ne puissions pas toutes et tous saisir les réalités de l’espace aussi bien que Mme Magnus, il est essentiel de rester optimiste et de façonner un avenir plus accessible aux femmes. Nous pouvons compter sur leur talent et leurs capacités, mais ce n’est qu’en traçant clairement la voie de l’égalité des sexes et en nous appuyant sur des politiques solides et un leadership exceptionnel que nous y parviendrons. Et tandis que nous attendons avec impatience les nouvelles découvertes qui nous aideront à élargir notre vision de l’univers, nous devrions également reconnaître le rôle crucial que les filles et les jeunes femmes peuvent jouer pour bâtir le monde de demain. 

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